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We are a simple french family with one dad, one mum and two children. And now a cat.
We are sharing here with you our expat adventure in Al Jubail, Saudi Arabia.

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mercredi 23 avril 2014

Partir c'est mourir un peu

http://www.cee-gravure.com/porte-cle-avec-photo-gravee-double-c-ur-brise,fr,4,PCP-09.cfm

Nous en avons parlé ce midi entre voisines.
Dans nos pays respectifs, nous sommes considérés soit comme des nantis au soleil, soit comme des malchanceuses exilées dans un pays retrograde.


J'avoue, je n'ose pas dire qu'on est bien ici. Peur de blesser les personnes qui restent au pays, peur de me sentir assimilée à la catégorie "nantis au soleil".
Une copine, ancienne militaire, m'a dit récemment "En fait, c'est comme la Bosnie. T'as vécu des trucs là-bas avec des potes, mais tu ne peux pas le partager avec les autres. Il faut l'avoir vécu".
Merci Marie-Claire, c'est tout à fait ça.
Seule la famille qui a pu venir passer quelques temps ici peut comprendre : on vit bien dans ce pays, une fois les concessions accordées, sachant aussi qu'on y travaille dur.

Il est même admis de dire qu'on pleure en arrivant en Arabie et on pleure en en repartant.

En quittant la France, on souffre de la déchirure d'avec les siens, cet environnement connu et confortable, où l'on a ses marques, son boulanger, son supermarché, ses copines, sa maison, son dessert préféré, ses habitudes. 
A chaque départ, c'est pareil, on ne s'y fait pas.

Puis on ferme soigneusement la porte de cette maison. Bientôt on est dans l'avion, on voit le sol s'éloigner en pensant "A bientôt".

Alors on prend sur soi, on se cale dans son siège, on se plonge dans un bon film ou un bouquin. 

Et voilà que l'on touche le sol saoudien. Et là, on sent comme une pointe d'excitation.

Peut-être d'abord est-ce parce qu'on est content que le voyage se termine. Parfois, c'est un soulagement...
Puis on retrouve sa deuxième maison, confortable aussi, en fait. Il faut chaud ! On enlève les chaussettes. On est content d'arriver, on sait que demain, il fera soleil, que les voisines seront là. On est content d'être chez soi, de retrouver ses autres habitudes.

Puis plusieurs semaines passent, et on refait les valises.

On a un pincement au coeur car on doit laisser derrière soi de bons amis, les choses qu'on n'a pas eu le temps de faire ou d'organiser ou de dire.
On se dit que ça fait beaucoup de remue-ménage pour une courte durée.
On a un programme d'enfer pour avoir le temps de revoir le plus de monde possible, faire les démarches qu'on ne peut faire à l'étranger.
On recalcule les jours de week-end, les heures de décalage horaire. On a la tête qui tourne.

On retouche ensuite le sol français, on retrouve la lumière claire de l'Europe puis  l'odeur de sa maison, les arbres du jardin.
On passe chercher du pain frais
On est content d'arriver.

Si partir est mourir un peu, alors quand on est expat, on a plus que neuf vies.
Mais qu'est-on le plus ? Triste de partir ou content d'arriver ? Peut-être les deux à part égale.




3 commentaires:

  1. Très juste
    Bien sûr en tant qu'expat' je te rejoins tout à fait sur tes pensées

    Vous quittez l'arabie ?

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  2. Merci !
    Je me permets de rajouter ton blog à ma liste, plus il y a d'articles, mieux les lecteurs ont une bonne représentation de la vie par ici.
    Pour la suite, ha haaaaa, la discussion est en cours...
    Wait and see !
    Aurais-tu une adresse mail pour correspondre ?

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